Travail et vêtement

Parmi les objets, espaces, services propres au travail, le vêtement se rapporte aux personnes, aux corps, aux gestes, aux mouvements dans l'espace, à l'expérience ou à l'épreuve, aux ressentis, bref à ces aspects triviaux et quotidiens, individuels et collectifs, anthropologiques et phénoménologiques. Il replie sur les « travailleurs » au travail.

Comme les vêtements techniques, augmentés, ou déjà les corporate en témoignent, il leur est une interface avec le lieu, une prothèse ou un fidèle complément selon les cas, mais toujours le moyen de matérialiser un esprit de corps. Les mutations actuelles du travail les plus saillantes (digital labor, share, service, care) semblent toutefois le banaliser ou le négliger, voire fantasmer ses versions cyborg infiltrant le travail dans le corps.

Cette évolution se remarque d'autant plus qu'il y a exactement un siècle le vêtement de travail avait une valeur civilisationnelle idoine à porter, dans une logique symétrique, la réforme de l'habillement contemporain. La situation invite à interroger l'actuel renversement en remettant l'histoire en jeu. La Tuta de Thayaht (Florence, 1919), projet politique en son temps, dont des versions dérivées aujourd'hui vont de la tenue haute performance à la combinaison jetable, est choisie comme démonstrateur pour mobiliser sur le sujet des étudiants en architecture, en art et design. Leurs propositions permettront d'une part d'habiller les « travailleurs » de la Biennale, d'autre part de fournir un point de vue innovant ou critique à la problématique actuelle des vêtements du travail. L'exposition rendra compte de ces perspectives diverses, qui seront discutées à l'occasion d'une journée d'étude «Comment le travail se porte-t-il ?».

Commissariat : Clotilde Félix-Fromentin en collaboration avec Anna Grassi
Partenaires : Alfredo Grassi S.p.A.
Participants : ENSASE, ESADSE
Lieu : Galerie de l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture de Saint-Etienne

1 Rue Buisson, 42000 Saint-Étienne