Projection

L’An 2008 & Dayana Mini Market

Dayana Mini Market de Floriane Devigne, 2012

L'An 2008

Martin Le Chevallier, 2010, 20 min.

L'année 2008, celle du krach boursier qui a bouleversé l'équilibre économique de la planète. Dans un parc se croisent les acteurs de la crise, personnages archétypiques qui s'interpellent et se justifient : le consommateur français, le surendetté américain, le défricheur amazonien, la « social dumper » chinoise, etc. Les absurdités du monde globalisé réduites à une curieuse querelle de village. L'artiste Martin Le Chevallier s'amuse à démonter les idéologies du monde contemporain sous la forme de jeux, de vidéos interactives et d'installations : discours d'entreprise, discours politique, obsession sécuritaire, consumérisme, communication, utopies et jusqu'à nos rêves de bonheur, tout est passé au crible de la satire. Avec L'An 2008, c'est la crise économique qui prête à rire et à frémir, mais aussi à réfléchir. Car le fond de la fable est didactique : résumer en un seul lieu et à travers les dialogues de « personnages statistiques » tous les problèmes qui menacent la planète, l'égoïsme et la mesquinerie de ces personnages ne faisant qu'accentuer la gravité des enjeux. À qui la faute si les banques s'effondrent, si le chômage règne, le pouvoir d'achat diminue, le prix du pétrole et des denrées alimentaires augmente tandis que la planète se réchauffe ? Chacun a ses raisons, tous courent après le mode de vie « à l'Américaine » — qui ne vaut plus rien s'il est partagé par tous.
 


Dayana Mini Market

Floriane Devigne, 2012, 53 min.

Criblés de dettes et expulsés de leur logement, les Kamalanathan sont contraints de s'installer dans l'arrière-boutique du Dayana Mini Market, leur petite épicerie parisienne. Floriane Devigne filme le quotidien des membres de cette famille d'origine srilankaise en pleine crise économique mais résolument soudée, et construit avec eux, loin de tout misérabilisme, une véritable petite comédie musicale documentaire façon Bollywood. « On n'a pas fait 18 000 kilomètres pour ouvrir une épicerie ! », lance Nalini à sa fille, Dayana, qui l'interroge sur l'intérêt d'avoir quitté le Sri Lanka pour une vie pas nécessairement plus facile en France. D'origine tamoule, les Kamalanathan ont en effet fui leur pays au moment de la guerre civile au début des années 1980. Après des années de travail et trois enfants, leur tentative d'ouvrir un restaurant indien à côté du Mini Market va finalement provoquer leur faillite. « L'argent, l'argent, partout, pour tout ! » Comme le chante le père dans l'un des clips musicaux hauts en couleur qui ponctuent le film, les problèmes d'argent ont désormais envahi le quotidien des Kamalanathan, mais sans pour autant mettre à mal leur joie de vivre, leur ténacité et leur espoir de voir les choses s'arranger ; à l'image de Dayana, qui se rêve en directrice d'hôtel, Miss Sri Lanka en France ou encore Princesse de Galles, et reste convaincue qu'un jour ou l'autre elle « s'envolera d'ici ».
 

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

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Exposition

La table des négociations

Généralement admise comme l'art de s'accorder avec autrui, la négociation suppose aussi la rencontre d'intérêts divergents....

Dates

mardi 16 avril de 18.00 à 20.00

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Lieu

Auditorium – Cité du design3 rue Javelin Pagnon
42000 Saint-Étienne

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