L’École Nationale Supérieure d'Architecture de Saint-Étienne (Ensase) questionne les modes d'existence des objets architecturaux face à la crise majeure des sociétés contemporaine.
Dans les tunnels situés sous l'Amicale Laïque Michelet, ancienne réserve d'eau des fontaines publiques de Saint-Etienne, devenus refuge pour les populations durant les bombardements de 1944, lieu de stockage de bobines pour la cinémathèque durant l'après-guerre puis oubliés dans les années cinquante, les étudiants en master de l'École d'Architecture de Saint-Etienne exposent des projets qui repensent les modes d'existence des objets architecturaux face à la crise majeure des sociétés contemporaines
La manière, les outils et les méthodes employés pour produire les objets qui constituent notre culture matérielle contemporaine reposent sur une mobilisation totale des ressources détruisant à une vitesse exponentielle l’ensemble des mondes vivants. Nous nommerons l’ensemble de ces modes de production « l’appareil productif contemporain ». C’est cet appareil productif qu’il s’agit ici de transformer.
Les travaux du philosophe Pierre Caye envisagent la discipline architecturale d’une manière différente de celle à laquelle nous sommes historiquement accoutumés. Plus que la discipline en charge de la production de bâti, l’architecture pour Caye est un âge des sociétés, un mode de production révolu d’une culture matérielle de basse énergie. Ainsi, l’architecture est envisagée comme un appareil productif non destructif en capacité de produire de la durée et de l’espace. Cet énoncé a été le point de départ d’un projet quinquennal de recherche visant à appliquer la pensée architecturale à la réforme de l’appareil productif contemporain intitulé : Dessiner les sociétés de basse énergie enseigné dans l’atelier de master 1 : architecture as a political practice qui vise à questionner les modes d'existence des objets architecturaux face à la crise majeure des sociétés contemporaine.