Autofiction, exposition-documentaire en quatre parties, propose un temps d’arrêt sur l’objet automobile. Tandis
que le désir de mobilité des individus ne cesse de croître (le nombre d’automobiles sur la terre a dépassé les 1,2 milliard en 2020), de toutes parts émergent des aspirations profondes à changer nos façons de consommer, nos rapports aux ressources et nos inscriptions politiques et sociales. Comment alors concilier une culture de la mobilité profondément ancrée à de nouvelles aspirations existentielles ? Comment l’objet automobile devient-il un objet témoin de nos désirs et de nos difficultés à bifurquer ? Comment les designers s’emparent-ils de cette situation ?
Devant nous se déploient plusieurs scénarios, plusieurs bifurcations possibles. Entre le véhicule économe et le véhicule autonome, entre la fin radicale du véhicule personnel et les multiples nouvelles formes de mobilité collective : Que choisir ? Comment arbitrer ? Quels sont les impacts sociaux, politiques, techniques et environnementaux de chacun de ces choix ? Au-delà : faut-il réformer les systèmes de production, les infrastructures et in fine l’automobile ?
Le design automobile est en mutation. Les constructeurs qui s’intéressent désormais à la mobilité globale, sont bousculés à la fois par les géants de la « tech » californienne et chinoise, qui proposent de nouveaux services pour se déplacer, et par des collectifs amateurs et citoyens qui expérimentent, bricolent et participent à développer les imaginaires et les fictions de la mobilité.
Les visiteurs découvrent un paysage composite d’objets et d’images documentaires mis en perspective, produisant des assemblages originaux qui invitent à réfléchir sur la place prise par l’automobile dans nos existences. Objectif : utiliser le regard culturel du design et trouver des clefs pour apporter des contributions individuelles à cette grande controverse technique et sociétale qu’incarne l’objet automobile.
Quelques pièces majeures :
• Des véhicules récemment commercialisés ou en cours de développement qui revendiquent un changement d’usages : service, prêt, partage, vitesse réduite, etc. Exemple : l’AMI One de Citroën.
• Un focus sur le véhicule autonome, innovation dont on comprend qu’elle n’est que la suite de l’histoire de l’automobile bouleversée par les nouvelles technologies : l’algorithme au service de la mobilité.
• De nouvelles formes de démocraties techniques qui ouvrent le débat sur l’automobile et sa préemption des ressources par de simples citoyens à Lubumbashi (République Démocratique du Congo) ou à Braunschweig (Allemagne).
Vidéo – Échange avec les commissaires de l'exposition
Olivier Peyricot est designer, directeur du pôle recherche et des éditions de la recherche de la Cité du design à Saint-Étienne depuis 2014.
Il est également directeur scientifique de la 10e et de la 12e Biennale Internationale Design Saint-Étienne.
Il est représenté par la Galerie Mercier & Associés (Paris) pour son travail le plus expérimental, présent dans les collections du Museum of Modern Art (MoMA), du Fonds National d’Art Contemporain (FNAC), du VIA et du Centre Pompidou.
Anne Chaniolleau est dramaturge. Elle a notamment collaboré avec les artistes Pauline Curnier Jardin, Fabien Giraud & Raphaël Siboni ou Nick Devereux, ainsi qu’avec L’Encyclopédie de la Parole au théâtre. Depuis 2004, elle a élaboré avec Olivier Peyricot divers projets de design et participé à diverses publications. En 2017, elle travaille avec lui à la direction scientifique de la 10e Biennale Internationale Design de Saint-Étienne.
Présentation à deux voix de l’exposition Autofiction et un aperçu en six « cartes postales »
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