Cette conférence vous est proposée dans le cadre de la journée Bifurcations dans le métier designer de la semaine professionnelle.
Au départ, il y a le constat suivant : les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la production d’objets électriques et électroniques augmentent considérablement. En partant du postulat que nous avons besoin de certaines machines (dispositifs qui utilisent l’énergie pour produire un travail) permettant le développement humain, comment concevoir ces machines de façon plus résiliente, durable ? Quels sont les endroits de la filière des objets électriques et électroniques où notre action de design pourrait être pertinente, réplicable ?
Pour changer le mode de conception des objets, pour aller vers la frugalité énergétique, le design a des outils : capacité à concevoir des systèmes, des objets, des innovations, à partir de contraintes — à partir d’éléments réutilisés, par exemple.
Aujourd’hui, la filière DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) est structurée de sorte que la plupart sont broyés pour tenter d’en récupérer les matériaux. On peut parler de “downcycling” car un objet recyclé ne peut en aucun cas servir à fabriquer un objet équivalent en termes d’usages — ou alors avec un coût écologique problématique, comme pour l’or et l’argent.
Les objets jetés sont considérés inutilisables, bien que la plupart des éléments qu’ils contiennent fonctionnent encore. Si on envisage de les démanteler plutôt que de les broyer, les DEEE constituent une ressource ‘déjà là’. Nous nous attachons donc à la réutilisation d’éléments initialement destinés au recyclage, à travers des solutions qui seront nécessairement locales.
Entreautre est une agence de design de la transversalité : nous accompagnons des projets de manière globale, de l’identification des besoins, jusqu’à la phase de réalisation technique et d’expérimentation des solutions. Dans une logique collaborative, nous mettons en œuvre des mécanismes de coopération au sein des équipes pour diffuser la culture du design. Avec le Futur Simple comme raison d’être, nous choisissons de ne pas encombrer le monde d’innovations superflues. Nous participons à cette révolution douce et certaine qui construit une civilisation conviviale où l’homme comprend les objets et solutions collectives qu’il utilise au quotidien.