Une expérimentation du designer Jean-Sébastien Poncet de mise en culture des sols des friches urbaines à l’aide d’une plante dite invasive : la renouée du japon.
À Saint-Étienne, les sols archivent les transformations environnementales provoquées par l’action humaine. Comment le design peut-il contribuer à rendre (à nouveau) habitable ces paysages altérés ? Comment instaurer un nouveau «contrat» de cohabitation entre humain et non-humain ?
Un projet initié par Jean-Sébastien Poncet, designer-chercheur, avec l’Amicale Laïque du Crêt de Roc, des chercheurs de l’école des Mines de Saint-Étienne et de l’Université Claude Bernard à Lyon. Projet porté au sein du Deep Design Lab – Explorations profondes des matérialités et des représentations visuelles de l’Anthropocène, un partenariat entre la Cité du design et l’École Urbaine de Lyon.
Jean-Sébastien Poncet étudie différents systèmes agricoles pour concevoir une forme – nomade & opportuniste – de la ferme dans l’espace urbain anthropocène. Pour cela, le designer travaille en collaboration avec une plante exotique dite «invasive». La renouée du Japon aime nos sols post-industriels et pourrait jouer un rôle dans leur dépollution. En suivant les saisonnalités et mobilités de cette plante, la ferme urbaine de la renouée du Japon active l’hypothèse de fabrication de sols fertiles pour un monde post-anthropocène.
Avec l’aide des renouées présentes dans plusieurs interstices urbains le designer Jean-Sébastien Poncet expérimentera une pratique de coproduction et de soin des sols avec les habitants du quartier Crêt de Roc, un collectif d’artistes, de designers et de chercheurs. Pendant la durée de la Biennale, la ferme des renouées, propose au public de participer à cette expérience au travers de plusieurs temps forts d’activation et d’une marche audioguide à travers les terrains expérimentés par la ferme.
Au travers de trois gestes techniques ritualisés et collectifs - faner, broyer, composter - sont questionnés par le design des outils et des pratiques culturales, les conventions d’usage des sols et le devenir de ces parcelles avec les habitants, les aménageurs et les scientifiques parties prenantes du projet.
Cette expérimentation de mise en culture et de soin des sols est prétexte à un redesign de la ferme au cours de l’expérience. Inaugurée par un premier rituel de broyage compostage en semaine d’ouverture de la biennale, la ferme opérera un second rituel dans lequel seront fanées les plantes. Un troisième rituel de broyage compostage clôturera sa période d’activation. Entre ces deux temps fort, elle accueillera les propositions in situ des artistes et designers associés au projet.
Le projet propose aux habitants du Crêt de Roc concernés par le devenir des anciens lieux industriels dans leur quartier de venir échanger et participer aux différents ateliers mis en place pendant la durée d’expérimentation de la ferme.
Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir portant la référence ANR-17-CONV-0004
Autour de la rue Neyron et plus particulièrement sur l’ancienne friche Charvin, située au 57 rue Neyron à Saint-Étienne.
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