Bifurcations est le thème de la 12e Biennale Internationale Design Saint-Étienne. Bifurquer consiste à abandonner une direction pour en explorer une autre. Nos vies sont une suite de bifurcations, influencées en permanence par des événements qui nous font basculer vers d’autres orientations. Désirées ou subies, attendues ou imprévues, ces bifurcations rythment nos activités, façonnent nos sociétés. Elles peuvent être quotidiennes, comme un choix de vie, extraordinaires ou structurelles.
L’Afrique est le continent invité d’honneur de cette 12e édition. L’exposition Singulier Plurielles invite à découvrir et apprendre de pratiques de design déployées dans des territoires urbains et ruraux de l’Afrique contemporaine, dans sa diversité, continent au cœur d’enjeux écologiques et politiques.
Lire aussi Singulier PluriellesSur le continent africain dans sa diversité, de nouvelles façons de concevoir, produire et habiter les espaces de vie transforment le quotidien. Du registre du corps à celui des territoires, de l’échelle ultra-locale à l’échelle continentale, des projets infléchissent les orientations dominantes des idéologies du « développement », du marché et de la croissance continue.
Comprendre les bifurcations qui s’opèrent lorsque les projets ultra-locaux passent à l’échelle territoriale
À l’invitation de Michel Lussault, directeur de l’Ecole Urbaine de Lyon, Franck Houndégla propose une journée d’étude, organisée grâce au soutien de l’École Urbaine de Lyon. Cette journée donnera une vison approfondie sur quatre projets présentés dans l’exposition et donnera la parole aux protagonistes porteurs des projet. Variées par les préoccupations, leurs démarches s’attachent à la sauvegarde du patrimoine culturel, la réhabilitation et la création architecturale, la santé publique et la production agricole.
Les interventions mettront en lumière la façon dont ces initiatives, envisagées au départ comme des expérimentations ou des projets-prototypes, se sont diffusées de l’échelle ultra-locale à l’échelle territoriale. Elles apparaissent aujourd’hui comme source de bifurcations.
Inscriptions en présentiel ou en ligne obligatoires
La Biennale pourra être amenée à modifier les conditions d’accueil et le programme en fonction du contexte extérieur. Nous vous recommandons de vérifier la page de l’évènement sur le site web de la biennale avant tout déplacement.
Accueil et contextualisation de la biennale
Singulier Plurielles - Dans les Afriques contemporaines
Franck Houndégla
Sur le continent africain dans sa diversité, de nouvelles façons de concevoir et de produire le cadre de vie transforment le quotidien. Du registre du corps à celui des territoires, de l’échelle ultra-locale à l’échelle continentale, des projets infléchissent les orientations dominantes des idéologies du « développement », du marché et de la croissance continue. Singulier Plurielles est une conjugaison. L’exposition met en résonance des projets autonomes qui ont en commun d’être pensés pour le plus grand nombre et mis au service du collectif. Leur coexistence transforme le présent, de façon visible ou discrète, et façonne les futurs cadres de vie africains. Ils ont en commun de se projeter hors des voies établies, entre tactique d’adaptation et stratégie de transformation plus globale des espaces de vie. Ces démarches donnent à voir des usages hybrides, singuliers et novateurs, qui modifient les pratiques agricoles et forestières, les façons d’habiter les espaces publics, les politiques de santé, les modes de mobilité, les processus de fabrication et de construction, mais aussi les manières de transmettre des savoirs, de cuisiner ou de jouer. Designers, inventeurs, « makers », ingénieurs, architectes, chercheurs façonnent de nouveaux réseaux d’action, et inventent des objets, des espaces et des médiations qui sont à la fois ancrés dans les contextes locaux et à l’écoute du monde.
Banques culturelles - dispositifs de sauvegarde de patrimoine culturel ( Mali 1994)
Aldiouma Yattara
Apparues pour la première fois au Mali en 1993, les banques culturelles ont permis à plusieurs villages de déposer des objets culturels (sculptures, masques, poteries, costumes, outils, etc.) dans ces lieux afin de recevoir en échange de l’argent sous forme de prêt. Les banques culturelles proposent aux populations rurales de placer leurs objets culturels de valeur dans un musée de village plutôt que de les vendre. En échange de ce placement, les villageois bénéficient de prêts financiers et de formation en gestion. Aujourd’hui, on compte quatre banques culturelles au Mali, une au Bénin et une au Togo, soutenues par l’Institut de la Banque mondiale et par l’École du Patrimoine Africain de Porto Novo au Bénin.
Échanges avec le public
Pause
Architecture du bien commun
Salima Naji, Maroc
Salima Naji exerce au Maroc en privilégiant les matériaux locaux dans le respect de l’environnement et de la culture des lieux. Depuis les toutes premières réalisations, la démarche s’inscrit dans une volonté de collaboration avec les artisans locaux en leur rendant leur place dans une architecture qui reste cependant contemporaine. Les procédés constructifs ancestraux sont redécouverts, perfectionnés s’il le faut : pisé, pierre, bois, stipes de palmier ou autres fibres, toutes les techniques des traditions vernaculaires du Maroc sont ainsi réinvesties dans une construction écologique sublimant le geste de l’artisan. Salima Naji s’investit depuis plusieurs années dans des actions de sauvetage ou de développement culturel. Elle a ainsi assuré la réhabilitation de plusieurs « igudars » (greniers collectifs, Amtoudi, Innoumar), de mosquées et de Ksours (villages fortifiés d’Assa et d’Agadir Ouzrou). Elle œuvre aussi à la sauvegarde de la médina de Tiznit.
Échanges avec le public
Pause déjeuner
Songhaï, un processus de développement en pleine évolution, un laboratoire pour l’Afrique et le monde, un ferment pour demain
Godfrey Nzamujo, Porto Novo, Bénin
Ses recherches actuelles sur le développement, sont entre autres axées sur l’agriculture durable dans les régions tropicales et le cadre institutionnel correspondant , les énergies renouvelables (le biogaz, les biocarburants, développement de l’énergie rurale), la microbiologie et la fertilisation du sol (Bacillus-Lateresporus, Rhyzobia, température, environnement microbiologique et les éléments nutritifs dans la gestion intégrée de la fertilité des sols, l’énergie dans les plans d’eau, l’extraction des nutriments, les réserves énergétiques dans les eaux usées en zones urbaines et périurbaines etc. Il a reçu de nombreux prix et distinctions, notamment en tant que Membre de la Commission indépendante des Nations Unies sur « L’Afrique et les défis du 3e millénaire », le Prix Afrique en leadership pour l’élimination définitive de la faim (co-lauréat avec le Président Rawlings du Ghana), la Distinction d’honneur des Jésuites et le Prix d’honneur en ingénierie (Californie). Il a été nommé Grand officier de l ’Ordre national du Bénin, a reçu la distinction la médaille commémorative du FAO, et a reçu le prix « Rebranding Africa Award 2016 – Lifetime achievement ».
Échanges avec le public
Le lave-main / Raxasukayu Loxo - projet de Kër Thiossane, Bass Design, Sénégal et Yann Philippe Tastevin avec les enseignants et les élèves de l’Esadse, et Triphène Tamba Bonazebi
Yann Philippe Tastevin
Concevoir un lave-main low tech en réponse à la crise sanitaire.
Échanges avec le public
Pause
Conclusion
Michel Lussault
L’Afrique sera le centre de gravité du processus d’urbanisation planétaire durant les 25 prochaines années. Alors que souvent cette donnée est analysée comme l’indice d’une crise à venir, ne pourrait-on pas en tirer des raisons d’espérer ? Et si le Monde se réinventait dans les organisations urbaines (d’une grande diversité) et avec les habitants et les habitantes ? Et si l’on apprenait à penser la mondialité, à partir de ce terrain là ?
Échanges avec le public
Franck Houndégla
Scénographe, designer et docteur en architecture, Franck Houndégla conçoit des expositions, musées et lieux de vie. Il intervient sur la requalification d’espaces publics et de sites patrimoniaux en France et à l’étranger. Auteur de textes de fiction et d’articles de recherche, il enseigne le design et la scénographie à l’Ecole supérieure des beaux-arts de Bordeaux. Il mène des recherches sur la façon dont l’architecture ordinaire transforme les villes africaines contemporaines.
Aldiouma Yattara
Aldiouma Yattara, muséographe malien, né en 1956, est le directeur du Musée du Sahel et le fondateur des banques culturelles africaines. Spécialiste en conservation préventive, Aldiouma Baba Mory Yattara est diplômé d’arts plastiques à l’Institut national des Arts de Bamako. Licencié en muséologie à l’Université de Paris I (Panthéon Sorbonne) il a, ensuite, intégré l’Institut national du Patrimoine de Paris en conservation et gestion du patrimoine.
Nommé directeur du Musée du Sahel de Gao au Mali, il est connu pour avoir été l’un des cofondateurs des banques culturelles en 1997. On lui reconnaît d’avoir sauvé le musée de Gao lors de l’occupation de la ville par des islamistes du Mujao en 2012.
Salima Naji
Architecte DPLG, docteur en Anthropologie (École des hautes études en sciences sociales à Paris), Salima Naji a reçu le Prix Jeunes Architectes, de la Fondation EDF en juin 2004, déclarée "Inspiring women, expanding Horizon" par la Mosaic Foundation à Washington en 2008,et a été honorée par la cérémonie du Takrim de l’Ordre des Architectes du Royaume en 2010. En 2011, elle a reçu le Prix Holcim du Développement Durable, "Bronze Afrique-Moyen-Orient pour le projet d’un centre de formation professionnelle à Marrakech pour la Fondation Alliances. Salima Naji est l’autrice de plusieurs ouvrages de référence sur les architectures vernaculaires du Sud Marocain, dont, Architectures du bien commun : Pour une éthique de la préservation, 2019
Godfrey Nzamujo, Porto Novo, Bénin
Godfrey Nzamujo est le Directeur du Centre Régional Songhaï, basé à Porto-Novo en République du Bénin depuis 1984. Il a été chercheur-professeur à l’Université Irvine (Californie,), Pasteur associé, Église catholique St-Nicolas, Laguna Hills, en Californie, et professeur assistant en ingénierie à Loyola Marymount University, Los Angeles, Californie. Il est titulaire d’une licence en philosophie moderne et en mathématiques, d’une maîtrise en théologie et d’un doctorat en philosophie économique. Il est également titulaire du diplôme supérieur en ingénierie des systèmes micro-électroniques, d’une maîtrise en sciences de génie électrique, d’un doctorat en génie électrique et service informatique de l’Université d’Irvine et d’un doctorat en sciences de gestion de l’Institut International d’Etudes Supérieures. Né à Kano, au Nigeria, Godfrey Nzamujo est également de nationalité américaine.
Bassirou Wade Bass Design
Bassirou Wade est un designer autodidacte, réputé danstout Dakar pour sa transformation des Jakarta, des motos bon marché venues deChine, en engin hybride à trois roues et destiné aux personnes handicapées. Ilest membre du collectif AGIT’ART depuis 2016 et a participé à de nombreusesexpositions à Dakar et au festival Indaba, au Cap (Afrique du sud), en 2017. Ila conçu de nombreuses installations artistiques, en collaboration avec MaksaensDenis, Selly Raby Kane, Emmanuel Louisgrand, Fabrice Monteiro, Alexis Peskineet Leila Adjovi.
Yann Philippe Tastevin (LISST-CNRS)
Anthropologue au CNRS, ses travaux portent sur lesprocessus d’innovation au Sénégal et les circulations globalisées destechnologies. Il est l’auteur des dossiers « Réparer le Monde » et « Low tech ?Wild tech ! » dans la revue d’anthropologie Techniques & Culture (Éditionsde l’EHESS). En 2017, il a été commissaire de l’exposition Vies d’Ordures. Del’économie des déchets au Musée des civilisations de l’Europe et de laMéditerranée (MUCEM).
Kër Thiossane
Le centre multimédia Kër Thiossane œuvre pour la démocratisation des outils multimédia et numériques, en particulier dans leur dimension créative, auprès des artistes et d’un public de proximité. À travers les activités qu’il propose, Kër Thiossane met à la portée du plus grand nombre les nouvelles technologies comme outils d’expression et de création, mais aussi comme outils d’accès à la culture et aux savoirs. Il a fondé le fablab Defko AkÑëp en 2014.
Michel Lussault
Michel Lussault est géographe, professeur à l’université de Lyon (Ecole Normale Supérieure de Lyon), membre du laboratoire de recherche Environnement, villes, sociétés (UMR 5600 CNRS/Université de Lyon) et du Labex IMU (Laboratoire d’excellence Intelligence des mondes urbains) de l’Université de Lyon. Dans son travail, il analyse les modalités de l’habitation humaine des espaces terrestres, à toutes les échelles et en se fondant sur l’idée que l’urbain mondialisé anthropocène constitue le nouvel habitat de référence pour chacun et pour tous.
Afin de pouvoir amplifier de telles recherches qui exigent une véritable interdisciplinarité, il a crée en 2017 l’Ecole urbaine de l’université de Lyon, qu’il dirige désormais l’Ecole Urbaine de Lyon. L’objectif visé par l’École Urbaine (qui est un institut de convergences reconnu et financé par le secrétariat général aux investissements d’avenir) ne se limite pas au seul champ scientifique et pédagogique, puisqu’il s’agit aussi d’accompagner les mutations sociales, écologiques et économiques que connaissent déjà et connaîtront de plus en plus les sociétés et les territoires à l’échelle planétaire.
Expert reconnu du champ des études urbaines et urbanistiques, il est l’auteur depuis 1990 de plus de 110 articles scientifiques et de nombreux ouvrages. Il est également très impliqué dans des activités de mise en débat public des savoirs et de médiation scientifique.
Ce travail a bénéficié d’une aide de l’Etat gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’investissements d’avenir portant la référence ANR 17-CONV-0004.
Au cœur de la Cité du Design, des constructions circulaires en terre attirent l’œil. Elles ont été construites début mai, lors d’un atelier animé par Amélie Esséssé et Mohaman Haman. Tous les visiteurs étaient invités à mettre les mains dans la terre, ouvrir leurs yeux et...
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