Ressource(s) présager demain

déjà-là

Co-commissaire Anna Saint Pierre

 © Véronique Huyghe

par Raphaël PigeatExposition Ressource(s), présager demain

Du 22 mai au 6 juillet 2025

Halles Barrouin
3, rue Barrouin
42000  Saint-Étienne

Les propositions autour du thème « déjà-là » déjouent les schémas / cycles classiques de la création-destruction par une pratique réfléchie de la réutilisation. Objets tombés en désuétude, vestiges industriels comme les terrils, monuments patrimoniaux, paysages délaissés ou sites abandonnés : les projets présentés ici s’emparent de lieux et d’artefacts issus d’époques révolues. Chacun incarne, à sa manière, des fragments métonymiques des espaces ou des contextes d’où ils ont été conçus. Ensemble, ils renouvellent les façons d’habiter des espaces vacants et obsolètes, concrétions monumentales d’un monde en déclin.


Spollia
Materra-Matang, 2024

Ce prototype 1:3 d’une façade du Pavillon des Jardins pour l’ambassade de France en Italie est composé de matériaux recyclés : tuiles originelles du Palais Farnèse (XVIe siècle), briques de terre cuite (XIXe siècle), marbre de Carrare, sampietrini, travertin de Tivoli et tesson d’amphores. Ce projet a été développé en partenariat avec la Villa Médicis à Rome. 

© Vanessa Lin

 © Véronique Huyghe

Lune Ardente
Valentin Devos, 2022 

De quel sens sont porteurs aujourd’hui les terrils, ces montagnes de résidus d’extraction de mines de charbon? Partant de leur histoire, le designer Valentin Devos revient sur sa propre pratique de collecte sur les terrils du Pays à Part d’Haillicourt, et sur la manière dont se tisse une relation entre le paysage des terrils et l’intimité de pratiques domestiques. En résultent des sphères réalisées à partir de terre de terril crue, coulée et polie, qui questionnent la façon dont le patrimoine historique et paysager peut s’exposer et se réinventer sous une forme contemporaine.

Structure Saint-Georges
Amor immeuble, 2024 

Les pierres et marbres issus de cheminées d’immeubles haussmanniens sont réutilisés ici pour leur capacité structurelle : la forme contournée devient pièce de charpente et s’abstrait de son usage d’origine. Ce projet, réalisé par l’ébéniste Antoine Cadot, est composé de chêne et marbres de Rance, Noir Belge, Carrare et Lourdes. 

© Amor Immeuble - DNL gallery

© Maxime Matias

Anna Saint Pierre
Diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris et docteure en design, Anna Saint Pierre appelle à une réflexion profonde sur la matérialité et la préservation du patrimoine bâti. Sur les chantiers, la designer collecte des matériaux voués au rebut pour les transformer et les intégrer dans de futurs ouvrages, tels que des revêtements de sols ou des peintures. Son approche alternative du design transcende le dualisme entre le jetable et le conservable. Au-delà d’une démarche circulaire, Anna Saint Pierre souhaite « faire vivre la mémoire des sites ». Sa thèse Textiliser la mémoire bâtie, soutenue en 2022 et développée à l’EnsadLab ainsi qu’auprès de l’agence d’architecture SCAU, ancre sa recherche dans le terrain. 

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