La terre, c’est à la fois un matériau, un territoire, un gisement. C’est aussi le socle de notre habitabilité, aujourd’hui remise en question. Dans le contexte d’épuisement des ressources terrestres, une nouvelle génération élabore des solutions plus respectueuses de notre environnement. Terres promises propose un voyage autour du monde à travers des projets qui interrogent l’extractivisme et l’usage des sols. De l’Inde à l’Europe, en passant par les États-Unis, des designers déploient des stratégies pour limiter la consommation des ressources et repenser des filières de production réinvestir des savoir-faire ancestraux qui interrogent la valeur sacrée de nos terres.
Tacchini Flock - Lina armchair
Gianfranco Frattini et Formafantasma, 2023
Avec ce fauteuil en latex naturel, laine de mouton et bois, développé à la Capsule Plaza lors de la Design Week de Milan en 2023, et édité par Tacchini, Forma fantasma s’inspire de la production des matelas antiques et introduit un processus plus durable pour la fabrication des modèles emblématiques de la marque. La laine de mouton, non polluante, remplace ainsi la mousse industrielle.
Plastic Rivers
Niger Álvaro Catalán de Ocón, 2021
Ce tapis, édité par GAN Rugs, est tissé à partir de PET recyclé, recueilli dans les environs du Gange. Il représente la vue aérienne de l’un des fleuves les plus pollués du monde : le Niger. Le travail textile a été réalisé par des artisans locaux en Inde.
Ornement et performance de la terre
Atelier Aïno, Amàco et Terramano, 2022
Les blocs de terre compressée non stabilisés, matériau vertueux sans ciment ni cuisson, offrent de nouvelles opportunités pour les bâtiments. Ces prototypes de cloisons thermiques, créés à partir de ce matériau, ont été réalisés en collaboration avec Amàco et Franck Boutté Consultants dans le cadre du programme de recherche et d’expérimentation FAIRE 2021, lancé par le Pavillon de l’Arsenal.
Isabelle Daëron
Diplômée de l’ENSCI – Les Ateliers et de l’Ésad Reims, Isabelle Daëron est lauréate des « Mondes Nouveaux » en 2021, de « Faire 2018 » initié par le Pavillon de l’Arsenal et la Ville de Paris, et des « Audi Talents Awards » en 2015.
À partir d’une réflexion sur le milieu et les éléments naturels, elle imagine des objets, des espaces et des installations qu’elle déploie dans le design urbain et paysager, et dans la recherche. Ses pratiques du dessin et de la narration ouvrent aux imaginaires et à une compréhension sensible des paysages et de ses ressources. En 2023, dans le cadre d’un projet avec l’Ésad Saint-Étienne, elle conçoit, en collaboration avec les habitants d’un village de la vallée du Dorlay, un jeu de cartes pour valoriser et transmettre la mémoire du site.