Appel à projets

Designers & entreprises

Pour sa 10e édition, la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2017, Working Promesse, engage une réflexion autour du thème les mutations du travail. Sont invités à participer, les entreprises, les designers et les jeunes diplômés. Après Les sens du beau (édition 2015), les professionnels intéressés sont sollicités à participer à l’exploration de la question du travail dans nos sociétés.
Les thématiques proposées sont transversales à l’ensemble des expositions qui seront déclinées lors de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2017. Les projets sélectionnés seront placés dans les différentes expositions avec un souci de cohérence et de valorisation de leur dimension innovante : ils seront sélectionnés en fonction de leur capacité à nourrir les réflexions engagées par les différents commissaires de la biennale. Cet événement, qui a réuni plus de 208 000 visiteurs en 2015, sera le catalyseur idéal pour mettre en valeur les projets et les initiatives innovantes autour de la thématique du travail, qu’il s’agisse d’innovations liées au marché ou de réflexions purement prospectives.

Cet appel à projet s’adresse autant aux entreprises – souhaitant valoriser leurs produits, qu’aux designers – souhaitant se faire connaître (Entreprises, PME, grands groupes, start-ups, porteurs de projets, associations, ONG, designers…).
Chaque candidat peut soumettre au maximum trois projets différents.

Un même projet ne peut pas être soumis plusieurs fois.


Date limite d’inscription : mercredi 11 mai 2016

Tout dossier incomplet ne sera pas pris en considération.

Contact :
biennale@citedudesign.com
04 77 33 85 13

Présentation des 5 thèmes

Le travail occupe et préoccupe, le travail distrait et ennuie, le travail valorise et exploite. En s’imprégnant des mutations du travail, le design interroge et produit au côté de l’usager un cadre de vie renouvelé. L’exposition, conçue comme un vaste champ de recherche, souhaite faire état et questionner les structures de production et d’organisation de la société.

Nous vous invitons à répondre à l’un des cinq thèmes suivants :

Web du travail
Producteur machinal, l’usager au commande de l’internet, grâce à des objets connectés – ordinateur, téléphone portable, circuit arduino – expérimente à la fois sa capacité de synchroniser (multitâches) et de fragmenter (micro-tâches). À force de click, de like, de recherche d’information en tout genre, il produit de la connaissance, un substrat de données récupérées par de nouveaux circuits de marché et exploitables à son insu. Toutes ces activités participent à la production de nouvelles formes du travail.

Designers, quels projets interrogent aujourd’hui ce nouvel outil de travail versatile, polyvalent et non déterminé qu’est l’internet ? Comment formaliser des flux de données ? Quels nouveaux rapports au travail soulèvent l’utilisation d’internet ? Quelles sont les nouvelles formes de production de contenu ?

Entrepreneurs, vous utilisez des données utilisateurs pour créer de nouveaux services, de nouvelles applications ? Vous utilisez ou vous concevez des « objets connectés » ?
Mots clés
- Micro-tâches / multitâches
- Données visibles / invisibles
- Négociations / traitement des données
- Objets connectés

Références
Marie-Anne Dujarier, Le travail du consommateur, Paris, La Découverte, 2008
Evgeny Morozov, Le mirage numérique. Pour une politique des big data, Paris, Les prairies ordinaires, 2015
Bernard Stiegler, Ariel Kyrou, L’emploi est mort, vive le travail, Mille et une nuits, 2015
Metahaven, Black Transparency the right to know in the age of mass surveillance, Sternberg Press, 2015
Madeleine Aktypi et Mehdi Vilquin, Bog Data, Saint-Etienne, Cité du design, mai 2016
La Fing, www.fing.org
Bureau partout
Du dessin de la chaise de bureau à l’attention donnée aux répercussions des sons et des ondes, le design explore l’espace de travail en mutation. Le meuble de bureau génère des postures, l’espace du bureau impose des comportements, le bureau virtuel permet certes une autonomie et une traçabilité mais provoque aussi surcharge (burnout), blocage, coupure, surveillance. La vitrine foisonnante de nos quotidiens se redessine alors. Le privé et le professionnel se mêlent, les espaces se dématérialisent et s’hybrident. L’extension de l’espace domestique à l’espace en ligne brouille les frontières entre l’intime et le collectif. Les lieux publics se réinventent alors pour organiser des moments de partage, de collaboration, d’échanges autour d’un café, d’un spot wifi.

L’individu qui pour se référencer n’est plus en possession d’une adresse postale et d’un numéro de téléphone fixe mais d’une adresse IP et d’un numéro de téléphone mobile, est-il en situation de maîtrise ou de perte de contrôle ?

Designers, le travail est partout, il modélise plus que jamais notre cadre de vie. Quels objets, dispositifs, le design crée t-il pour accentuer ou diminuer un travail permanent ?

Entrepreneurs, vous concevez des éléments pour les espaces de travail (bureau fixe ou modulable, chaise ergonomique, dispositifs pour conférence à distance, etc … ) ? Vous utilisez des espaces de travail innovants qui ont modifiés votre entreprise, votre activité, vos relations clients ? Vous concevez des éléments de travail nomades ? Vous travaillez pendant vos déplacements ?
Mots clés
- Bureau du futur / dématérialisation du travail. Quelle forme prendra le bureau numérisé ou déconnecté, mobile, hybride ou évaporé ? Quels espaces de bureau ?
- Travailler tout le temps, partout. Le travail est omniprésent, de chez soi au monde à chaque instant, il s’insère dans notre intimité.
- Transports / Mobilité et travail

Références
Jonathan Olivares, A Taxonomy of Office Chairs, Phaidon, 2011
Michel Serres, Petite Poucette, Le Pommier, 2012, coll. Manifestes
Olivier Assouly, L’amateur : juger, participer, consommer, Paris, IFM/Regards, 2010
Nikil Saval, Cubed. A Secret History of the Workplace, New-York, Anchor Books, 2015
Make Machine Not War
Réaction face au travail digital, à l’automatisation et à la délocalisation, le design s’empare de l’outil pour valoriser le geste industriel (ou artisanal). En s’appropriant gestuelles et mécanismes, le design tisse les liens entre le travailleur, l’outil et la matière première, entre le concept et le processus, entre le résultat et sa mise en œuvre. Le geste est mis en avant pour réhabiliter l’intelligence de la main.

Designers, comment démystifiez-vous la machine ? Comment se réapproprier la programmation des outils ? Quels projets proposent l’accession à l’expérience comme mode de conception et de valorisation de la démarche du designer ? Ainsi réinterrogée, la machine devient une expression du savoir faire du designer.

Entrepreneurs, vous avez fait évoluer vos machines de fabrication ? Votre secteur industriel a connu une forte transformation de son processus de production qui a induit une évolution dans la relation de l’ouvrier avec la machine ? Votre entreprise se distingue par son savoir-faire ? Vous disposez d’un savoir-faire expert que l’automatisation ne remplacera pas ? Vous concevez des machines qui changent le rapport entre l’homme et la machine ?
Mots clés
- Processus de fabrication
- Machines et outils
- Interfaces homme-machine
- De l’artisanat à la robotique

Références
Matthew Crawford, L’éloge du carburateur : Essai sur le sens et la valeur du travail, La Découverte, 2010
Richard Sennett, Ce que sait la main la culture de l’artisanat, Paris, Albin Michel, 2010
Siegfried Giedion, La mécanisation au pouvoir, (1947)
Tim Ingold, Making: Anthropology, Archeology, Art and Architecture, London and New-York, Routledge, 2013
Popular Mechanics Magazine
Travail détourné
Les porosités au travail, les activités d’adaptation, d’appropriation, de négociation avec la réalité permettent de détourner le sens du travail, d’investir une forme créative, d’alimenter des compétences non comptabilisées.

Designers, où s’arrête le travail et ou s’invente-t-il ? Quels sont les moyens de divertissement déployés, pour dévier de nos obligations et nous autoriser des parenthèses ? Prendre avantage de moments non surveillés, désobéir, déconstruire pour laisser place au pas de côté. Quelles sont les tactiques misent en place et quels sont les outils imaginés, pour effectuer des travaux autres que ceux imposés par des structures classiques de travail ?

Entrepreneurs, au-delà de votre travail quotidien, vous vous investissez dans un projet personnel ? Vous développer des moyens pour hacker une procédure, un système de travail ? Vous développez une activité en dehors des codes habituels ?
Mots clés
- Travail singulier. Donner les moyens à chacun de s’épanouir.
- Travail en perruque et autres tactiques. Négociation entre des systèmes mis en place et des changements environnants et personnels constants. Comment l’homme rééquilibre son temps de travail et propose de nouvelles formes d’innovation ?
- Travail au noir. Quelles interventions cachées ou illicites peuvent nourrir la réflexion du design ?
- Projets personnels / loisirs / sports
- Tous entrepreneurs
- Méthodes alternatives dans l’entreprise

Références
L’an 01, Jacques Doillon, Gébé, Alain Resnais et Jean Rouch, 1973
Michel de Certeau L’invention du quotidien, Tome I : Arts de faire, Paris, Gallimard, 2002, coll. folio essais
Gaen Moreno et Ernesto Oroza, Notes sur la maison moirée (ou un urbanisme pour des villes qui se vident), Saint-Etienne, Cité du Design, 2013
Gauz, Debout-Payé, Le nouvel Attila, 2014, coll. Le livre de poche
Etienne de Banville, L’usine en douce. Le travail en perruque, Paris, L’Harmattan, 2001
Laurence Peter et Raymond Hull, Le principe de Peter, pourquoi tout va mal, LGF, 1995, coll. Le livre de poche
Herman Melville, Bartleby, une histoire de Wall Street, Éditions Amsterdam, 2007
La fin du travail
La fin du travail se nourrit des faiblesses d’un système inégalitaire relayé par des discours et actions qui font l’actualité. Qu’il soit alarmiste, utopique ou mystique, le refus du travail est une possibilité existentielle qui donne l’occasion d’inventer de nouvelles organisations sociales, de nouveaux outils, de nouvelles façons de vivre ensemble.

Tout ce qui annule la notion de travail dans le futur n’est t-il pas finalement un moyen de redéfinir ce qui fait travail et donc ce qui fait société ?

Designers, déléguer à des machines, à des fonctionnements en systèmes collaboratifs, travailler à l’économie et a minima sont autant de scénarios à explorer. Le temps et l’usage que l’on en fait sont à l’honneur. Paresse, hacking et autres réalités humaines qui nourrissent le quotidien du travail sont à reconsidérer. Comment donner suite à la fin du travail ? Comment le design répond à cette hypothèse de disparition du travail ?

Entrepreneurs, vous avez mis en place un système de troc, de monnaie parallèle ? Vous produisez de quoi vous alimenter et vivre en dehors du système traditionnel ? Vous proposez des formations innovantes, des modes d’apprentissage en continu, des expériences singulières au cœur même de votre entreprise ?
Mots clés
- Disparition du travail. Quelles nouvelles formes proposer ? - Santé, bien-être
- Industrie no-futur

Références
André Gorz, Bâtir la civilisation du temps libéré, Les liens qui libèrent/Le monde diplomatique, 2013
Nanni Bolestrini, Nous voulons tout, Entremonde, 2012, coll. rupture
Ivan Illich, Le travail fantôme, Paris, Seuil, coll. H.C. Essais, 1981
Paul Lafargue, Le droit à la paresse. Réfutation du droit au travail de 1848, Henry Oriol, 1883
Maurizio Lazzarato, Marcel Duchamp et le refus travail, Les prairies ordinaires, 2014, coll. Essais
Jérémy Rifkin, La fin du travail, 1997
Adret, Travailler deux heures par jour, Seuil, 1977
Marc Monjou (Dir.): Azimuts No 43, TEOTWAWKI, ESAD Saint-Étienne, mars 2016.



Dates importantes :

• Date limite de réception des dossiers de candidature : Mercredi 11 mai 2016
• Réponse du comité de sélection : juin 2016
• Date limite de rendu des fiches techniques des projets sélectionnés : Dimanche 31 juillet
• Réception sur le site d’exposition des projets sélectionnés* : du lundi 20 février 2017 au mardi 7 mars 2017
• Enlèvement des projets* : horaires 10h00-17h00, lundi 10 et mardi 11 avril 2017
*Dates données à titre indicatif, susceptibles d’être modifiées.

Candidature :

• Les projets proposés seront des travaux réalisés après le 1er janvier 2014. Seuls les projets retenus par le comité de sélection seront exposés à la biennale. Cette sélection sera finalisée courant juin 2016. Une fiche technique à compléter ainsi un règlement d’exposition seront envoyés aux candidats sélectionnés (ces 2 documents seront à renvoyer avant le 31 juillet 2016).

• Le Comité de sélection se réserve le droit d’accepter ou de refuser les projets qui ne correspondraient pas à ses critères de sélection ou par nécessité compte-tenu des très nombreuses candidatures qui ne peuvent toutes être reçues dans les espaces alloués aux expositions.

• Tout dossier incomplet ne sera pas recevable et ne sera pas présenté en Comité de sélection.

• Tout projet ne pouvant prouver sa matérialité effective lors du renvoi de la fiche technique (Projet exposé : prototype, produit, visuel/vidéo, etc.) ne sera pas recevable et ne sera pas présenté en Comité de sélection.

Contact :

biennale@citedudesign.com
04 77 33 85 13




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