Outre une présentation où Rodolphe Dogniaux et Marc Monjou - commissaires de l'exposition - expliquent les manières dont ils ont souhaité interroger les rapports multiples et complexes que le design français contemporain entretient avec les femmes, le catalogue propose une vue synoptique des oeuvres et objets appartenant chacun à des ordres du design très différents - design de création, d'édition ou design industriel et de masse - et mobilisant des registres formels et discursifs variés, plus ou moins critiques. La sélection s'étend ainsi du Bic Crisal For her ou de la tondeuse à gazon Staub, aux objets d'Émilie Voirin, Guillaume Delvigne et Ionna Vautrin, Benjamin Graindorge, Florence Doléac, Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard, Matali Crasset, Didier Faustino, Arik Levy... En marge de la sélection, le volume offre deux articles et un entretien, occasion pour les auteurs de discuter de manière plus frontale certaines questions que l'exposition ne fait que suggérer : « Les pionnières du design » d'Alexandra Midal ; « Quand l'objet technique perturbe les frontières du genre », contribution inédite de Claire Leymonerie ; et « À l'ombre de Pétunia », un entretien avec Lili Reynaud-Dewar, Dorothée Dupuis et Valérie Chartrain.
En interrogeant le rôle et la place de la femme dans le design français aujourd'hui, C'est pas mon genre ! veut faire voir les enjeux de pouvoir et leur influence sur l'organisation sociale et plastique de la production en design. On a longtemps considéré le design comme un simple miroir. Il est certes l'un des effets, mais il est aussi et surtout, l'un des acteurs de la partition sexuée des rôles, de l'organisation de la famille, du travail ou des loisirs.