Biennale
Internationale
Design
Saint-Étienne
«Le monde est plein de livres plus ou moins intéressants, je n’ai pas envie d’en ajouter davantage », c’est avec cette (quasi) citation du poète américain Kenneth Goldsmith que Corentin Brulé envisage une démarche de (re)production de livres en y intégrant les controverses de l’« industrie de la numérisation » : domaine public, monopole, photocopillage, copyfraud.
Comment l’édition réagit au texte informatique extrait de son ancienne matérialité, entre readymade plagiariste et fétichisation bibliophilique, du texte « brut » aux fac-similés luxueux, de la perte d’information à la pesanteur (symbolique et en quantité de données) du patrimoine ?
Sa proposition est de s’inspirer de la bibliographie et de la littérature conceptuelle pour penser ses dispositifs éditoriaux comme des textes qui manipulent d’autres textes, pour donner à lire les fragments des controverses historiques et actuelles de l’évolution de la propriété intellectuelle et du rapport du texte à sa matérialité.
Cette recherche a pris la forme de deux collections qu’il est temps de déballer et de lancer : les « Livres Machines »et les « Forgeries ». La première fonctionne par agrégation et compilation d’archives en lignes. La seconde par la fabrication des sources numériques pour reproduire/imiter un livre à partir de ses scans, comme un facsimilé qui n’a pas oublié qu’il en est un.
Corentin Brulé
Corentin Brulé est designer média, diplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne en juin 2018 avec le projet Propriété des moyens de reproduction ?
Il a soutenu son Diplôme Supérieur de Recherche en Design au CyDRe / Random(lab) en février 2022.
https://brulé.net/
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